lundi 17 octobre 2011

Jeanne d'Arc et la poésie du quotidien


Blois, chef-lieu du département du Loir-et-Cher.
A première vue, le paysage de ce coeur de France est assez conventionnel : une terrasse, entourée de balustrades en fer forgé reliées par les piliers de pierres elles-mêmes surmontées de pots de fleurs, surplombe la ville et, au- delà, la Loire,  découpant l'immensité du ciel en un carré impeccable.

Au centre, une monumentale statue guerrière en bronze de Jeanne d'Arc à cheval, avec sur le socle l'incrustation d'une pierre gravée indiquant aux passants : " Cette pierre provient du cachot de Jeanne d'Arc à Rouen".
Le touriste est prévenu : il est au centre d'une commémoration historique, "preuve" à l'appui.

D'autant que, s'il vient du château, ce qui est probable, il aura aussi décrypté une autre inscription apposée en 1929, indiquant que Jeanne d'Arc est arrivée à Blois le 25 avril 1429. "Elle y organise son armée, fait bénir son étendard en l'église St-Sauveur et part le 27 avril pour délivrer Orléans".
Pourtant, le temps a passé et les vivants se sont aussi emparés du lieu pour en faire autre chose qu'un lieu figé dans la pierre, bien plutôt un ex-voto à ciel ouvert, un lieu d'échanges et de mots, un hymne à la poésie du quotidien.

L'ensemble des balustrades est orné de rubans, rouges ou blancs, portant des inscriptions personnalisées. Souhaits d'amour, de paix, de santé... qui font une multitude de petits étendards pacifiques repris comme un symbole par un immense ruban flottant au bout de l'épée de Jeanne, devenue gardienne des secrets du quotidien, porteuse d'autres espérances, championne des mots et de leur humble force.

Face à la Loire, elle brandit l'épée contre les maux de la vie : on a envie soudain d'y croire !