dimanche 17 juillet 2011

Hymne à la joie

Non, ce n'est ni une guinguette, ni un hôpital de campagne. C'est une installation artistique de Claude Lévêque pour Agnès B. et les Galeries La Fayette à Paris.

Y arriver relève déjà de l'exploit puisqu'il a fallu trouver l'étage puis trouver la salle d'exposition au milieu des parures et de l'hyper luxe ambiant.

On patine sur du marbre lisse, on frôle des visons blancs en plein été, on admire des montres à mécanismes extraodinaires et prix exorbitants, on respire des parfums d'Orient, on fait "ploucs, ploucs" à chaque pas, mais on finit par trouver une sorte de grotte sombre et là on se dit, ça y est, Platon soit avec nous ! on est sauvés, l'art se dévoile au fond de ce corridor qui nous sépare du monde ordinaire (ici, tout est relatif !).

La lumière est douce et invite à s'avancer. Dans la pièce, des civières sont installées sous des parasols éclairés de petites guirlandes.
On s'allonge donc (plutôt confortable en fait) ; on ferme les yeux et on écoute comme une vague assourdie, l'Hymne à la joie qui vient rouler ses notes dans cet espace feutré.

Ambiance calme et sereine, loin de l'agitation touristique de l'étage et de la rue. L'Hymne devient berceuse et si l'on n'y prenait garde, on s'endormirait peut-être, en pleine régression, protégés par la sourdine et les lumières tamisées.

Un petit moment de zénitude qui laisse perplexe et... n'attire personne.

Le comble de la recherche et de l'acte gratuit dans le temple du luxe.